Aujourd’hui, j’aimerais vous parler des « fautes » dans un roman édité. Ou plutôt, « coquilles », comme on les appelle dans le jargon de l’édition. Vous est-il déjà arrivé d’en trouver dans un roman ? Pour ma part, oui, et avant de devenir correctrice, cela m’agaçait beaucoup. Mais il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis 😀
Une faute ! Quelle horreur !
Il est tard, vous vous couchez dans votre lit et vous emparez de votre roman du moment. Quand soudain, une « faute » énorme surgit dans votre champ de vision ! Mais qu’est-ce donc ? Comment les Éditions Jenepubliequedesromanssansfautes (cet éditeur n’existe pas, n’allez pas vérifier) ont-elles bien pu laisser passer cette erreur monumentale ? Une honte !
Avouez que vous l’avez déjà pensé… Moi-même, je suis en pleine lecture d’une saga publiée par une grande maison d’édition qui a très certainement les moyens de faire corriger ses livres. Et pourtant ! Voyez vous-même :
Ce n’est pas grave !
Vous allez peut-être trouver cela bizarre de la part d’une correctrice, mais non, ce n’est pas grave ! Je persiste et signe. En fait, en voyant ces coquilles, je me suis dit que cela serait une formidable opportunité pour moi de vous présenter mon métier.
La correctrice (ou le correcteur, d’ailleurs) est un humain.
Oups, vraiment ? Eh bien, oui, la correctrice est un être humain, et non une machine. D’ailleurs, les machines n’étant pas assez performantes, on a toujours et encore besoin d’une paire d’yeux pour corriger des manuscrits avant qu’ils soient publiés ! Et comme dans n’importe quel autre secteur d’activité, l’erreur est humaine.
Parfois, la correctrice est distraite dans son travail.
Si vous travaillez depuis votre domicile et que vous avez des enfants, un chaton, un voisin bruyant, des travaux dans votre rue, un livreur qui sonne à votre porte, un poisson rouge (ah non, celui-là ne devrait pas trop vous perturber), alors vous comprendrez ce 2e point aisément. Combien de fois ai-je dû relire un paragraphe parce que l’un de mes enfants avait une chose « super méga trop importante » à me dire et qui ne pouvait pas attendre (il est vrai que savoir le fait qu’il a enfin eu droit au concert de Kéké dans Animal Crossing est d’une importance capitale) ? Bref, c’est valable également pour le livreur d’Amazon qui arrive dans votre rue en klaxonnant pour que vous vous dépêchiez de sortir récupérer votre colis, et que vous attendez finalement quelques minutes parce qu’il ne trouve pas ledit colis au fond de sa camionnette défoncée… Du vécu ! J’ai réalisé l’index d’un livre dernièrement qui expliquait qu’il fallait 25 minutes pour « retrouver une productivité optimale et nous refocaliser sur un sujet après en avoir été distraits » (S’organiser au travail, First Éditions).
Un roman est long, et parfois, les délais sont serrés.
Il faut être honnête : parfois, il faut travailler vite. Ce n’est pas une excuse, mais une explication qu’il ne faut pas négliger. Alors soyons indulgents avec la pauvre correctrice à qui l’on a demandé de corriger un roman de quelque 500 000 signes pour la veille ! Évidemment, cette excuse n’est pas valable si l’on parle d’un article de journal de quelques lignes…
La correctrice est humaine.
Comment cela, je l’ai déjà dit ? Eh bien, on ne le répètera jamais assez !
J’espère que ce petit article vous aura réconcilié avec la correctrice de ce roman que vous avez lu et qui a laissé passer quelques coquilles : remerciez-la plutôt d’avoir corrigé toutes les autres que vous ne voyez pas 😀